Premier investissement Pathtech : qui ? comment ? pourquoi ?
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Dans ce premier podcast de Pathtech, Sandrine : et Alain-Williams : vous expliquent comment nous en sommes arrivés à réaliser notre premier investissement chez Fermes en vie. Et Pour ceux qui n’ont pas envie de l’écouter, voici le transcript de cet échange.
Gauthier : ** : Un peu plus d’un mois, c’est le temps qui s’est écoulé depuis que Pathtech a officiellement signé son premier investissement dans une entreprise extérieure. J’ai beau chercher sur Slack ou dans mes souvenirs, il ne me semble pas que nous cherchions à créer un nouveau fonds d’investissement à impact. Alors je me suis demandé au final pourquoi on a décidé de réinvestir les bénéfices au profit d’une autre entreprise. Qu’est-ce qui explique notre action ? Et au final, qu’est-ce qu’on attend de tout ça ? N’ayant pas la réponse, j’ai demandé à Sandrine : , Julien : et Alain-Williams de me rejoindre pour un café enregistré autour de ce sujet. Ils forment à eux elle trois, le comité d’investissement chez Pathtech et sont à l’initiative de ce premier investissement. J’ai enregistré notre conversation telle qu’elle est - c’est d’ailleurs pour cela que vous aurez la chance d’entendre des cliquetis de stylos et nos clics de souris - pour en extraire les meilleures parties et voulu condenser dans cet enregistrement. Le bruit du café derrière j’avoue, c’est moi, c’est pour ajouter un peu de diversion. Pour commencer cet échange, je demande à notre équipe si tout s’est passé comme elle l’avait prévu.
Sandrine : J’ai trouvé que c’était vachement fluide. On s’est super rapidement mis d’accord sur ceux sur qui on allait investir. Il y avait un peu une sorte d’unanimité au sein du comité , ce qui qui s’est peut-être un peu moins bien passé - on aura peut-être l’occasion de revenir dessus - c’est sur la manière dont on a lancé après le vote au sein de la coopérative.
Alain-Williams : Et encore pour une première fois on a tout de suite détecté le truc et sur vraiment le comment, je trouve qu’on s’est mis d’accord sur la méthode qui était en gros, on se ramène avec un projet chacun - on verra un peu plus tard que ça a été très bien respecté (rire) - et du coup de le présenter et ensuite choisir un peu le meilleur d’entre nous, faire une fiche récap, la présenter aux personnes de la coopérative et le soumettre à un vote d’acceptation.
Gauthier : ** : Mais ça pareil, on reparlera après Julien, quand tu as préparé les questions en amont, tu disais que vous étiez deux à avoir le même projet.
Gauthier - Interlude : Là, j’ai besoin de faire une petite pause pour celles et ceux qui ne savent pas. Nous avons publié sur LinkedIn il y a quelque temps le processus de sélection d’une société par le comité d’investissement. Je pourrais aux besoins repartager ce processus aux auditeurs et auditrices qui le souhaitent. La sélection d’une entreprise se fait en plusieurs étapes. Première étape : chaque membre du comité choisit une société. Il ou elle présente ensuite cette société au reste du comité et explique pourquoi ça lui semble pertinent d’investir dans ladite société. Le comité d’investissement se met d’accord sur une société à présenter à Pathtech et rédigent une fiche d’information pour expliquer ce que fait la société et pourquoi il serait intéressant ou pertinent d’investir chez eux. On soumet ensuite l’investissement aux membres de la coopérative via un vote par consentement. Si le vote passe, on se lance, on investit ici. Je demande donc à Julien : un peu plus d’informations sur les trois projets initialement choisi. Car ce qu’il m’expliquait en amont de ce café enregistré, c’est qu’une entreprise semblait déjà mettre deux des trois membres du comité d’accord.
Julien : Ouais, je peux répondre à ça en fait. C’est un peu un concours de circonstances dans le sens où Sandrine nous avait enfin fait connaître FEVE et donc je m’étais intéressé et donc par un concours de circonstances, on était venu avec la même idée de de projets au moment de cet échange. Après moi j’en avais d’autres mais qui était plutôt en second plan. Du coup c’est ça qui fait qu’on était deux à arrivé avec le même projet.
Gauthier : Alain, est ce que tu avais un sujet, toi?
Alain-Williams : C’était pas un sujet appliqué. Je n’avais pas choisi un réceptacle d’investissement en soi, mais c’est une proposition sur l’investissement en forêt, via des organismes qui le font, pour la gestion durable des forêts et pour une rentabilité qui existe dans certains cas, etc.
Gauthier : Qu’est ce qui a fait que c’est FEVE qui a remporté vos coeurs?
Gauthier - Interlude : Je me rends compte que depuis tout à l’heure, on vous parle de FEVE sans rien avoir expliqué. On n’est pourtant pas devenus des spécialistes de la galette des rois. Non, quand on vous parle de FEVE, on parle de Fermes en vie, la société dans laquelle on a choisi d’investir quelques deniers. Pour vous en parler, rien de mieux que d’utiliser le texte rédigé par notre cher comité d’investissement pour décrire le projet. Fermes en vie est une entreprise de l’économie sociale et solidaire qui apporte une solution de financement aux futurs agriculteurs via l’épargne citoyenne. Grâce à la foncière, il est possible d’investir dans la terre agricole pour financer des fermes agro-écologiques partout en France. Cet investissement se fait dans le respect de l’agriculteur puisqu’il a la possibilité de racheter les terres au bout de sept ans.A noter que FEVE décide d’aller plus loin qu’une démarche agronomique classique en faisant signer une charte à chaque agriculteur. Ce document est à la base de l’ambition de Fermes en vie puisqu’il permet de changer le modèle agricole actuel en développant des pratiques agro-écologiques sur tout le territoire français.Vous trouverez le lien de la charte dans le post ou un commentaire.Maintenant que c’est un peu plus clair, reprenons notre discussion, et demandons au comité pourquoi ils ont choisi FEVE ?
Sandrine : Mon argumentaire sans faille. Non, je rigole un peu, mais je pense que le fait qu’on puisse proposer qu’une seule chose ça nous a forcé à nous focus sur quelque chose de super important. On a voulu partir sur quelque chose de très important. Et je sais que perso, et je crois que Julien : c’était un peu pareil vu qu’il était parti sur de la SCPI. En gros on s’est focus sur se nourrir, donc l’agriculture et c’est le cas de FEVE, se loger, donc l’habitat, c’est pour ça que Julien : était partit sur les SCPI, etc? Et se chauffer, l’énergie et il y a aussi des SCPI qui vont faire de la rénovation énergétique, donc c’est intéressant, ou se déplacer. En gros, on a pris les besoins de base et on s’est dit « Dans quoi on peut agir ? ». Et se nourrir outre le fait que ce soit l’un des premiers trucs auxquels on pense et sur lequel on a envie d’agir, c’est un truc qu’on touche pas du tout aujourd’hui avec Pathtech. Quasiment tous les autres sujets on va les toucher, soit par les projets qu’on accompagne, soit par la gestion qu’on a au sein de la coopérative et en fait la nourriture on n’a rien. Donc amené comme ça on se dit okay, c’est déjà peut-être plus sur ce thème là qu’on va aller et après la forêt, c’était super intéressant dans le sens où c’est quelque chose qui est un peu plus difficile à faire en perso.Et donc du coup, ça avait un intérêt de le faire sous la bannière Pathtech, mais c’est un peu plus compliqué, c’est un peu plus contraignant.
Gauthier : Pourquoi?
Sandrine : Parce que c’est des montants plus élevés. C’est un suivi plus compliqué. C’est une juridiction un peu particulière aussi, en tout cas, nous en en tant que perso, on le connaît moins. Et donc du coup comme là l’idée, c’était vraiment d’en faire qu’un et de et que c’était le premier, l’idée, c’était de faire quelque chose de plus facile, accessible et qui marque les esprits.
Alain-Williams : Et ils ont un super calculateur sur leur site
Sandrine : Et ils sont super sympas.
Gauthier : Donc vous aviez comme ça des grands axes de réflexion: se nourrir, se loger, manger, etc. Une fois qu’on a ces grands axes de réflexion et que vous avez défini un axe sur lequel vous voulez avancer en tant que comité d’investissement, quelles ont été vos sources d’inspiration pour trouver les projets en corrélation avec là où vous souhaitiez investir?
Alain-Williams : C’est complètement le sujet de Sandrine.
Sandrine : Ouais, moi j’avoue que ma veille m’a très vite amené sur la newsletter Epinard de Gaël Barthélemy.
Gauthier- Interlude : Petit erratum que Sandrine m’a demandé de faire. Il ne s’agit pas de Gaël Barthélemy mais de Gaël Barthélémé. Dans tous les cas, on vous met le lien vers la newsletter dans le post ou en commentaire. Pour introduire rapidement ce média, il s’agit d’un mail suivi par plus de deux mille personnes, qui délivre les informations ou des bons plans vous permettant de réduire l’impact de votre épargne.
Je laisse Sandrine reprendre son explication.
Sandrine : Et pour moi c’est un peu une référence parce qu’il traite de tout ce qu’on peut faire comme investissement responsable. Donc j’avoue que c’est un peu ma boussole. Après, sinon je pense que c’est c’est un petit monde qui n’est pas très très grand, la finance responsable.Enfin, j’ai l’impression que ça grossit de plus en plus, mais ils ne sont pas forcément très nombreux. Parfois, ils se référence les uns les autres. Donc quand on commence à aller sur des sites de crowdfunding, si on s’inscrit sur leurs newsletter, eux-mêmes vont parler d’autres manières de de financer. Je pense notamment à la newsletter de Goodvest qui traitait de d’autres plateformes de crowdfunding, etc. Donc c’est c’est un petit monde. J’ai l’impression un peu solidaires aussi, où ils référencent les uns les autres. Donc en fait, il faut rentrer dedans et après c’est assez facile de naviguer.
Gauthier : Une fois que vous aviez choisi d’investir dans FEVE, concrètement, qu’est ce qui se passe ensuite
Julien : Pour les formalités administratives, c’est assez simple.Il faut juste remplir un bulletin de souscription avec le montant qu’on souhaite investir et ensuite c’est juste un virement. Et quelques quelques jours après, on reçoit un message comme quoi on est officiellement sociétaire.
Gauthier : Et après vous avez une newsletter qui vous dit un peu comment ça évolue, comment ça avance? C’est ça?
Sandrine : Oui, on reçoit régulièrement de la part de Fermes en vie les informations sur les différentes fermes sur lesquelles ils investissent et du coup ça permet de voir un petit peu directement comment notre investissement est utilisé et les évolutions de ces fermes. Petite précision sur l’investissement. On avait assisté à un webinar organisé par FEVE et c’était une question qu’on leur avait posé si on pouvait investir en tant que personne morale et pas physique et une de leurs réponses qui était intéressante et qui peut éventuellement e intéresser des gens qui voudraient faire pareil, c’est qu’ils n’acceptent pas forcément des investissements de n’importe quelle entreprise. Ils font très attention au greenwashing et donc si c’est juste pour verdir son image, ça va pas le faire et il se réserve le droit de refuser.
Gauthier : Donc en fait s’ils font déjà un tri de leur côté. Est ce que vous pourriez me dire qu’on en a investi dans Fermes en vie ?
Julien : On a investi dix mille euros
Gauthier : Et comment ce choix a été fait? Pourquoi dix mille? Pourquoi pas cent mille? Pourquoi pas mille ? Qu’est ce qui a justifié ce dix mille?
Alain-Williams : C’était la bonne balance entre l’impact que ça avait et l’argent disponible de Pathtech aussi. Donc c’était c’était un premier investissement, qu’on voulait assez significatif, sans prendre non plus des risques outranciers pour Pathtech tout en ayant un impact. C’est trois facteurs qui ont poussé le chiffre et du coup, c’est rond ! Voilà !
Gauthier : Merci. Est-ce que justement quand vous avez fait voter pour savoir si si le reste de la coopérative avait envie d’investir sur Fermes en vie, qu’est ce que vous avez fait voter? Est ce que vous avez fait voter le montant? Est ce que vous avez vous avez fait voter l’entreprise dans laquelle Pathtech allait investir? Est ce que vous avez fait voter les deux choses en même temps ? Comment ça s’est passé? Parce que vous disiez en introduction que s’il y avait une chose à revoir, c’était justement ce processus de vote. Donc qu’est ce que vous avez fait? Qu’est ce que vous feriez différemment ?
Julien : Alors ce qu’on a fait voter? On a fait voter tout en même temps c’est à dire le montant, le projet, donc en fait c’était une grosse question : Est-ce que vous êtes d’accord pour que Pathtech investisse dix mille euros dans FEVE ? En fait la question était posée poser dans ces termes. Et ensuite sur ce qu’on ce qu’on ferait différemment sur ce vote par consentement c’est que ce vote par consentement n’étaient pas anonymisé. Et donc on s’est dit que en fait c’était pas le meilleur moyen pour que les gens puissent s’exprimer librement sur ce sujet et donc une des choses qu’on fera sur le prochain vote par consentement sur un prochain investissement hypothétique, c’est que en fait on fera un vote par consentement mais anonymisé.
Gauthier : Pourquoi vous pensez que l’anonymat a été un souci sur cette décision?
Sandrine : Alors je pense qu’il n’y a pas que l’anonymat.Il y a deux choses dans la manière dont ça a été fait, c’est que à la fois on voyait c’était qui et on voyait les votes qui avait déjà été faits. Et, au contraire, quand tous les votes sont révélés au même moment, ça veut dire que tu votes en ton « âme et conscience » et du coup tu n’es pas influencé par les votes des autres. Là c’est comme si c’était [un vote] à main levée quoi et que tout le monde ne levait pas sa main en même temps. Et donc il y a un côté influence des autres et je pense que c’est peut-être le plus grand problème que vraiment l’anonymat. C’était pas tant le fait de savoir qui, c’était le fait de savoir combien ont déjà dit oui. Et du coup c’est peut-être plus difficile [de s’exprimer] si on n’est pas d’accord par exemple avec le montant, on pourrait être ne pas être d’accord pour le projet, etc. C’est plus difficile de dire non.
Gauthier : D’accord. Et est ce que de votre côté vous avez une attente particulière par rapport à cet investissement.
Alain-Williams : Pour les investissements, on parlait pas mal de cercles vertueux, c’est à dire que, on aide certaines entreprises, certaines foncières, certains je ne sais pas quoi, notamment à progresser sur les domaines qu’on ne touche pas. Et effectivement en fait, c’est un peu la mission de Pathtech, ça va être de de toucher tous les domaines et essayer de contribuer au bien commun. C’est un peu pompeux, mais c’est un peu la mission qu’on s’est donné et l’investissement, c’est juste un moyen supplémentaire de le faire. Typiquement le retour sur investissement ne faisait pas partie des critères principaux. Alors bien sûr, il existait dans les critères de sélection, mais il ne faisait pas partie des critères principaux de la sélection des projets. Donc c’est finalement par les critères qu’on va voir ce qu’on attend. Et dans les critères, on avait notamment l’impact que ça avait et le secteur que ça touchait. Donc on a essayé de prendre des secteurs qu’on ne pouvait pas toucher directement avec Pathtech, c’est à dire où il y avait besoin de pas ou de peu de technique ou ils étaient déjà suffisamment mature. Et euh, et l’impact que ça, effectivement, je rigolais tout à l’heure avec l’impact du calculateur, mais avec ces dix mille euros qui sont données sur une alimentation non carnée, c’est un peu plus de sept personnes par an qui sont nourris. Donc on a tout de suite un impact, on le voit et c’est très grisant.
Sandrine : Je suis complètement d’accord avec ce qu’a dit Alian. Ce que j’attendais, c’était de pouvoir utiliser une partie des bénéfices de Pathtech pour avoir de l’impact. Je pense que ça reste un peu le l’idée de ce comité aussi. J’attends aussi de cet investissement peut-être de pouvoir en parler, comme là, et de montrer aux autres entreprises qui est possible de faire ou aux particuliers d’ailleurs, que ce soit dans Pathtech peut-être, des gens qui ne connaissaient pas qu’ils puissent peut-être en perso se mettre à investir aussi dessus ou d’autres personnes qui verrait ce poste et qui pourraient se dire « Bah c’est cool, je ne savais pas que ça existait ».
Julien : Oui, tout à fait. Moi je vois ça vraiment comme une partie de la trèsorerie Pathtech, je le vois comme un levier du coup pour aller dans le bon sens, pour soutenir des projets auxquels on croit. Et donc ta question c’était : qu’est ce qu’on attend? Pour moi l’investissement est déjà une finalité en soit puisqu’on a investi dans un projet dans lequel on croyait. Et pour moi c’est c’est déjà une belle avancée et on va évidemment continuer « à surveiller », c’est pas le bon terme, mais à regarder en fait ce qu’ils font, l’actualité pour voir comment ça évolue, qui ça aide, comment ça aide et nous conforter dans notre idée qu’on a fait le bon choix.
Sandrine : Une petite précision Gauthier. Tu parlais tout à l’heure de de retour sur investissement, c’est pas du tout le but je pense de cet investissement. Les retours potentiels ils sont si jamais les parts sont revendues au bout de sept ans et tu peux ou pas les revendre. Et e donc, à mon avis, on aura le temps de voir d’ici là, mais c’est pas le but, on ne sait pas dit on va les revendre au bout de sept ans et on va on va toucher de l’argent, c’est pas l’idée. Je pense que l’idée c’est plutôt que ça reste dans FEVE et que ça continue de de servir d’autres projets.
Gauthier : Cet enregistrement est désormais terminé. Je remercie encore chaleureusement Sandrine, Alain-Williams, Julien pour leur temps. J’espère que ce nouveau format vous aura plu. N’hésitez pas à nous dire dans les commentaires comment nous pouvons améliorer à bientôt.